Moderniser résolument l’action sociale

[EXTRAIT – BORDEAUX EST AVENIR]

Notre système d’intervention sociale doit être refondé parce que ses porteurs s’essoufflent et ses bénéficiaires ne peuvent plus s’en émanciper correctement.

D’abord, mettons en place un dossier social unique numérique pour que tous les publics aidés financièrement et humainement aient, dans un même document, l’ensemble des informations qui les concernent. Beaucoup de citoyens perdent leurs papiers ou se perdent dans la complexité administrative. Ce dossier social unique numérisé[1] aurait l’énorme avantage de permettre la mise au point d’un big Data social, autrement dit d’une banque de données favorisant l’efficience des accompagnements et une analyse des phénomènes comme on le fait avec des cohortes médicales[2].

Idéalement, parallèlement à la mise en place de ce système de dossier, instituons le principe du référent social unique à l’image du médecin traitant, y compris dans la possibilité qui serait offerte aux bénéficiaires de participer activement au choix dudit référent. Ce référent serait formé à l’ensemble des disciplines de tous les intervenants potentiels. Cette mission de coordination, ou de gestionnaire de cas, permettrait aux travailleurs sociaux de faire évoluer leur profession avec plus d’expertise globale.

En effet, et ce serait le troisième élément de cette refondation, le référent social, formé, pour y parvenir, aurait la charge d’évaluer le degré de vulnérabilité de tout individu estimant l’être, selon une méthode transparente, opposable et objective. Rompons avec cette idée que certains ne bénéficieraient pas de l’aide collective et que d’autres en abuseraient. Créons un système d’évaluation de la vulnérabilité à l’image de ce qui existe pour les personnes âgées avec le fameux code GIR. Ce niveau de vulnérabilité serait défini en s’appuyant sur tout ce qui constitue la vie d’un individu : santé, logement et dépenses afférentes, discriminations et citoyenneté… et aussi sur ses capacités et son implication.

Ce niveau de vulnérabilité se traduirait par un montant d’aides autant que d’un protocole humain d’accompagnement qui pourrait relever en plus de professionnels autres, d’un fléchage vers des initiatives de quartier autour de la solidarité de proximité… Mobilisons autour d’un individu, en plus des minimas sociaux, l’ensemble des aides disponibles sur le territoire, afin de constituer pour lui un véritable plan d’aides personnalisées de prévention des ruptures et de restauration. Il faudrait que les aides cumulées, envisagées par le référent, unique évaluateur suite à son étude, soient données par le même organisme et ne dépassent jamais le revenu du travail, ou cette barre symbolique du revenu de subsistance, pour que les aides soient un droit mais pas un revenu de substitution.

Une ville ne peut pas porter seule une dynamique aussi complète qui interroge de multiples institutions mais elle peut franchement y contribuer, voir l’impulser. Ce faisant elle avancera sur les chemins de la médiation, de la lutte contre le non recours, de la modernisation de l’action publique…

[1] L’avis de la CNIL serait évidemment déterminant.

[2] Cela suppose naturellement un travail avec la CNIL.

… La suite mercredi prochain

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