[EXTRAIT – BORDEAUX EST AVENIR]
Je suis persuadée que l’alimentation est une question fondamentale grâce à laquelle nous pourrons enclencher une vraie mutation sociétale. Manger est évidemment universel : fonction vitale mais aussi expression de nos cultures et moyen simple d’être heureux ensemble. Les crises sanitaires, l’augmentation exponentielle de la surface des terres devenus non arables, la perspective d’un monde de plus en plus urbain, font de l’alimentation – boire et manger – le défi le plus monumental que nous aurons à résoudre. L’autonomie alimentaire de nos villes ne doit pas être une quête illusoire. Sa recherche doit au contraire être un chemin pédagogique pour repenser tout notre système de production, de consommation, de rapport à la terre et au cycle des saisons.
A l’échelle de notre territoire, beaucoup est déjà fait, continuons et accélérons[1]. La première chose à consolider est notre observatoire de l’agriculture urbaine, base indispensable pour établir des schémas d’alimentation territoriaux qui doivent nous permettre de penser l’organisation des espaces verts de la ville, ceux existants et ceux à venir. Dans ce sens, accroissons systématiquement la surface d’espaces verts au sein des nouveaux aménagements urbains et utilisons le bâti comme support de végétalisation. Otons ce qui rend artificiel, ce qui imperméabilise, ce qui dénature les emprises et les délaissés de voiries qui le permettent. Toutes les formes de jardins et projets hors sol / low tech, pour de l’approvisionnement en fruits et légumes ou comme support de plantes ornementales, va dans le sens de la préservation de la biodiversité en ville. Intégrons à chaque projet l’intégration de parcelles à vocation agricole ou potagère, notamment en réintroduisant des arbres fruitiers pour rendre la ville comestible comme avec les jardins de cocagne. Cela peut également se dérouler sur les toits où la nature peut reprendre ses droits. En parallèle, le développement des jardins de démonstration est essentiel pour former les citoyens, notamment à la permaculture. Incitons le plus grand nombre à créer des jardins et des potagers.
L’alimentation, au travers des circuits courts, reste une voie royale de rapprochement entre Bordeaux et la Gironde, comme avec la région Nouvelle Aquitaine.
[1] Propositions issues de l’ouvrage, Agriculture urbaine, Vers une réconciliation ville-nature, sous la direction d’Antoine Lagneau, Marc Barra et de Gilles Lecuir
… La suite mercredi prochain
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