[EXTRAIT – BORDEAUX EST AVENIR]
Nous devons (re)penser nos nuits, nous ne devons surtout pas réduire cette pensée au débat entre les riverains qui veulent dormir et les fêtards qui veulent toujours davantage de liberté et de légèreté.
Nous devons absolument mettre en place une gouvernance très large avec tous ceux qui sont concernés, au travers de l’urbanisme, du commerce, de la santé, de la culture, de la tranquillité et de la prévention. Paris n’ayant pas fait ce large diagnostic s’est trouvé en grande difficulté avec ses Etats généraux de la nuit en 2010, annexé par des luttes de ce type, interdisant toute vision d’ensemble. La place du citoyen qui vit la nuit, qui qu’il soit, où qu’il vive, doit être la première dans cette réflexion. Nous entrons, petit à petit, dans une dynamique d’Assises de la nuit à Bordeaux. Le plus important va commencer dans quelques semaines avec le rendu d’un diagnostic multimédia anthropologique. Il s’agit de connaître la plus juste réalité de ce qui se vit à Bordeaux la nuit et de ce qui s’y perçoit : comment la nuit se montre sur les réseaux sociaux, comment elle est décrite dans n’importe quel quartier, à n’importe quelle heure par ceux qui la fêtent, par ceux qui dorment, par ceux qui travaillent ?
Après des semaines de diagnostic ouvert à tous, nous aurons un rendu, je l’espère précis et aussi exhaustif que possible du plus grand nombre de points de vue. Il nous sera transmis en images et en paroles, ce qui nous permettra de bien appréhender toute l’intensité et la symbolique que la nuit porte en elle. Il nous permettra de savoir, ou de chercher à savoir, combien de personnes travaillent, les retombées économiques de nos nuits, les mises en fragilité grâce à l’activité des professionnels de la santé… Nous pourrons ainsi réfléchir en ateliers avec une perception augmentée de la nuit bordelaise, gommée de jugements personnels. Bordeaux la belle réveillée doit, au travers de ces Assises, trouver le chemin le plus juste pour l’animation de ses nuits et au travers d’elles, outre le moyen d’augmenter son potentiel touristique, le modèle de développement humain qu’elle veut promouvoir et accompagner.
… La suite mercredi prochain
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2 réflexions sur “Qui doit discuter des nouveaux enjeux de la nuit ?”