[EXTRAIT – BORDEAUX EST AVENIR]
Nous vivons de plus en plus en tissu urbain, dans des villes de plus en plus densifiées en effervescence 24 heures sur 24, du moins personne ne s’interdit cette perspective de mouvement continu. La frontière entre le jour et la nuit pourrait bien s’effacer petit à petit.
Bordeaux, capitale de la Nouvelle Aquitaine, accueillera 15 000 étudiants de plus d’ici 2030. Six millions de touristes à l’année, avant même que ne s’ouvre la Cité du vin, arpentaient nos rues et découvraient le plus grand patrimoine labélisé par l’UNESCO en centre urbain. Notre ville attire de nouveaux publics en nombre : beaucoup y recherchent une vie festive, de plaisirs. Les publics veulent consommer la beauté de la ville en toute tranquillité : sa réputation de ville « sécure » libère les désirs de la vivre pleinement. La nuit n’est pas perçue comme un risque mais comme la promesse de possibles supplémentaires. Les citoyens consommateurs considèrent que tout doit désormais pouvoir s’envisager à n’importe quel moment et dans n’importe quel lieu, et si possible « sur mesure ». Chacun pourrait donc, la nuit, donner libre cours à ses envies, seule la contrainte physiologique pourrait conditionner cette liberté totale.
Les nuits pourraient, à terme, ressembler à nos jours amplifiés. Nos besoins individuels augmentent, ils deviennent polymorphes, ils évoluent avec le temps et l’âge, les progrès, les influences, la mondialisation. Horaires atypiques pour l’accueil de tout public, nouvelles formes de cohabitations, nouveaux usages numériques, accélération de la consommation, hyper-accessibilité des voyages en train et en avion, autant d’exemples concrets qui changent radicalement notre rapport au temps et à l’espace. La nuit n’est plus ce qu’elle était.
… La suite mercredi prochain
Retour à l’extrait précédent
2 réflexions sur “La nuit n’est plus ce qu’elle était”