L’école ouverte, la famille au cœur

[EXTRAIT – BORDEAUX EST AVENIR]

A Aurillac, il y a déjà 10 ans, la mairie a créé dans ses écoles un dispositif singulier pour réagir face à une baisse inquiétante du niveau scolaire des écoliers. Des médiateurs de la ville issus de disciplines différentes et dotés de compétences complémentaires, sociales, médicales… ont investi les écoles pour y rester, quasiment à plein temps, à disposition des parents, enfants et représentants de la communauté pédagogique. Ils ont développé des équipes-projet autour des écoliers rencontrant des difficultés et de leur famille. Les résultats sont plus que probants.

A Bordeaux, comme dans beaucoup d’autres villes, nous faisons de même, mais hors des murs de l’école, au travers de notre Programme de réussite éducative – PRE – qui permet chaque année à 300 enfants de dépasser de grosses difficultés. Ce dispositif sur-mesure évite des sorties irréversibles de l’école et la quasi certitude d’une vie sans perspective, l’échec scolaire devenant un vrai risque tant que les fondamentaux ne seraient pas acquis. Ce trio d’intervenants, famille-enfant, personnel municipal et représentant de la communauté pédagogique, permet à l’enfant d’évoluer positivement. Dans le cas du PRE, comme dans celui plus abouti conduit à Aurillac, ce trio, plutôt que d’œuvrer concomitamment mais séparément, est scellé. Mobile, il s’extrait de la logique de guichet et permet de se connecter avec l’enfant là où il vit, lui offrant ainsi l’image d’adultes solidaires, disponibles et responsables.

« L’école ouverte » à Bordeaux, que nous avons annoncée dans le Pacte de cohésion sociale et territoriale, pourrait être préfiguratrice de cette dynamique en tant que mouvement structurel de fond. Ouvrir l’école, en tant que lieu symbolique de la République, revient à l’ouvrir davantage encore aux enjeux de la cité, à la réalité et à la diversité des unités familiales. Les projets éducatifs de territoires, imposés dans la dernière réforme gouvernementale, incite à l’échelle de territoire à des dynamiques convergentes permettant au plus grand nombre d’enfants possible de bénéficier d’outils pour se préparer à leur avenir dans les meilleures conditions. Cette réforme très onéreuse ne rencontre pas sur le terrain le succès et les résultats qui pourtant la justifiaient. L’implication des familles, pas seulement pour juger de la pertinence de l’offre d’activités dans le cadre des Temps d’activité périscolaire – TAP – mais pour partager les sujets communs qui interrogent l’avenir des enfants sur le plan local et global, est essentielle.

Bordeaux se développe à vive allure, elle est, comme toutes les grandes villes du monde, soumise à l’épreuve du changement de civilisation. Comment nos petits bordelais sont saisis de ces défis et des moyens d’y faire face : notamment en en prenant déjà conscience, grâce à leurs échanges avec les membres de leurs familles, sensibilisés par les représentants des institutions, faisant écho à ce qu’ils apprendraient en classe. Les TAP doivent offrir à chaque enfant un développement intellectuel et physique de qualité mais je crois qu’ils pourraient permettre également d’aborder, avec les familles notamment, les défis civilisationnels et leur impact sur notre citoyenneté.

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