[EXTRAIT – BORDEAUX EST AVENIR]
Nous avons souhaité consacrer un weekend entier au rendu de nos actions concrètes, un an après la mise en œuvre du Pacte de cohésion sociale et territoriale. Dans chacun des huit quartiers, la possibilité était offerte de rencontrer tous les élus, toute la journée, autour des projets de territoire pour transmettre une information globale des avancées des Pactes de quartier. Nous fûmes sévèrement critiqués par l’opposition qui considérait l’opération comme du marketing. Je reste, moi, convaincue de la nécessité de multiplier les occasions de nous rendre disponibles, sans ordre du jour figé. Le grand public ne fut pas forcément au rendez-vous, et c’est normal parce qu’il a perdu le goût de cela, parce qu’il se méfie quand l’institution l’invite à partager de l’information publique, parce que ce samedi-là le soleil brillait encore fort et l’envie d’ailleurs était irrésistible.
Quelques semaines plus tard, nous avons décidé de tester une expérience de parade qui traverserait tout un quartier en s’arrêtant dans tous les lieux d’accueil des publics non marchands, lieux de culture et lieux sociaux. En marchant derrière l’orchestre, tous les publics se retrouvaient mêlés, heureux de fouler le sol de leur quartier dont ils ne connaissaient souvent que leur propre secteur d’habitation, et de découvrir, en s’autorisant à y entrer, tous ces endroits de culture pourtant accessibles. Toute la journée je crois avoir davantage parlé du contenu du Pacte que lors de toutes les autres manifestations précédentes pourtant organisées à cette fin.
De plus en plus, les habitants attendent de leurs élus une vraie proximité de vie. Ils veulent que nous vivions avec eux et qu’à travers ces temps de vie simple, nous parlions de leur quotidien et nous leur expliquions les choses, sans protocole, sans formalisme. Exit la voiture officielle, le découpage de ruban le temps de l’inauguration d’où l’on s’échappe très vite… Exit la figure de l’élu difficilement accessible. La participation des élus à hauteur d’Hommes est exigée. Evidemment, cette proximité simple n’enlève pas le besoin de leadership, d’une autorité morale de celui ou de celle qui représente les citoyens. L’élu doit se distinguer mais sa différence, qui justifie son rôle, ne peut plus se faire uniquement sur la base d’un CV et d’une intelligence supposée. Les habitants exigent que ces derniers soient éprouvés et générateurs d’actions concrètes continues, au plus près d’eux, pour et avec eux.
… La suite mercredi prochain
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Une réflexion sur “A hauteur d’Hommes”