Chacun son électorat

[EXTRAIT – BORDEAUX EST AVENIR]

Bordeaux Métropole. Réunion informelle. Nous échangeons librement avec des élus métropolitains sur la mixité sociale. Tout le monde s’accorde à dire qu’il ne faut plus mettre dans les quartiers les plus fragiles des nouveaux publics vulnérables. Il reste donc à organiser leur arrivée dans les territoires non fragiles. Chacun se regarde. Plusieurs voix convergentes de gauche et de droite se font entendre : « On ne va pas changer tout de suite les organisations de nos territoires donc de nos électorats. Soyons lucides ! ».

Il faudra du temps pour accepter que ces 28 communes existent aussi à travers une nouvelle identité métropolitaine qui, sans les écraser, les oblige à se transcender : les problèmes des unes devant questionner les autres autant que leurs valeurs ajoutées doivent se partager. Nous n’y sommes pas encore, nos esprits ne s’y sont pas encore accommodés.

 

Des dangers de l’entre deux

Mardi matin. Réunion montée en urgence. Ma collègue adjointe aux espaces verts me demande de participer à une réunion d’urgence au chevet d’une association de jardiniers prise dans les griffes d’un mandataire liquidateur. Ils forment les personnels de la Métropole pour le compost, ils gèrent des jardins partagés sur toute la ville. Seulement voilà, ils vivent pour le quart de leur budget grâce à une subvention du Conseil départemental, lequel, sous l’effet de la loi NOTRe a perdu la compétence déchets. Or, la région, chargée de reprendre cette compétence, n’est pas encore prête. Abîmée par la dette picto-charentaise, elle aussi perdue dans les affres de la restructuration administrative, elle ne sait pas faire, pour le moment, la transition. L’association, confiante, ne savait pas qu’il lui faudrait changer d’interlocuteur, ni qui il lui faudrait joindre dans cette nouvelle collectivité. Résultat, les 20 000 euros attendus ne sont pas arrivés à la date prévue. Une difficulté n’arrivant jamais seule, plus aucun bénévole ne veut rejoindre le Conseil d’Administration. Et pourtant, les actions de cette association sont exactement ce dont nous avons besoin pour préparer demain, pour réussir la transition.

 

Il allait falloir du temps pour que la Métropole devienne la collectivité théorisée dans les nouveaux textes législatifs, encore plus de temps pour que les citoyens la perçoivent concrètement comme une vraie valeur ajoutée dans leur vie quotidienne mais j’avais une confiance totale dans cette institution. La métropole bordelaise est riche de ses fonctionnaires qui ont développé une vraie expertise et un attachement sincère à leur territoire d’exception.

La suite mercredi prochain

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