Une victoire totale

[EXTRAIT – BORDEAUX EST AVENIR]

La victoire fut totale : avec 61 % des suffrages exprimés pour notre liste. Alain Juppé obtient son meilleur score. J’explosais de joie, comme tous les membres de son équipe, inconsciente encore que nous démarrions, ensemble et parallèlement, une vraie course de fond.

J’ai su que je devenais adjointe sur les questions de cohésion sociale un peu avant d’être reçue, comme tous les autres adjoints d’ailleurs, par notre chef de file. Il me restait à choisir le titre exact de ma délégation, les conseillers municipaux avec lesquels j’avais envie de travailler et qui le voudraient aussi, enfin et surtout le contenu précis de ma délégation. C’est à la fois l’occasion d’envoyer un signal, une ambition de fond et de s’en donner les moyens en ne perdant surtout pas de vue l’opérationnalité. Je voulais une délégation qui ne soit pas classiquement ce qui relève des affaires sociales, je voulais poursuivre mon engagement au profit des situations les plus dures mais aussi agir massivement en matière de prévention, ce qui impliquait de s’intéresser à tout. Je voulais agir concrètement sur le fonctionnement de la société bordelaise pour que nous puissions ensemble prévenir toutes les situations à risque. Je voulais enfin pouvoir travailler sur les huit quartiers de la ville. Logement social, hébergement, centres sociaux et espaces de vie sociale, conseil local de sécurité et de prévention, commission de la vie nocturne, équité culturelle, innovation, insertion, économie sociale et solidaire et politique de la ville furent dans mon périmètre exclusif ou partagé avec d’autres adjoints fonctionnels et cinq conseillers municipaux qui avaient accepté de travailler avec moi. Il nous est arrivé, à moi comme à d’autres, de négocier pendant 48 heures, dans le fameux escalier de l’hôtel de ville avec le Secrétaire général ou avec le Directeur de Cabinet un certain nombre de points. Je connaissais bien la maison et je savais ce dont j’avais impérativement besoin pour avancer.

Aussitôt élue donc, pour mon deuxième mandat d’adjointe, je soumettais au Maire lors de l’entrevue qu’il nous a accordée, mon projet de Pacte de cohésion sociale et territoriale. Il reposait essentiellement sur la certitude qu’il nous fallait proposer aux citoyens de collaborer avec nous à la construction même de l’action publique grâce à un partage totalement transparent des données et en priorisant toutes les formes d’initiatives et d’innovations.

Sous les conseils avisés de Véronique Fayet, j’avais rencontré quelques semaines avant les élections chaque fonctionnaire composant la DDSU – Direction du Développement Social Urbain -, des hommes et des femmes de terrain sillonnant en permanence les quartiers, organisant et animant les réseaux, en les incitant à toutes formes d’initiatives citoyennes. Grâce à eux, l’idée de proposer un pacte, un engagement contractuel entre la municipalité et les habitants, est née. Bordeaux était une ville attractive parce que le plus grand nombre s’y sentaient bien : agréable à vivre, pas seulement par sa beauté mais aussi et surtout par une forme de paisibilité, de confiance qui s’était transformée avec le temps en une vertu collective.

La suite mercredi prochain

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