La citoyenneté par le ventre ?

Tout le monde en parle ! Le « bien manger » est une nécessité qui ne se discute pas. Nous reprenons conscience que l’alimentation est au cœur de notre bien-être : d’elle dépendent notre santé physique et mentale au travers des relations sociales qu’elle permet, des plaisirs sensoriels qu’elle provoque, des apports caloriques indispensables qu’elle garantit .

Au Japon, le village d’Ogimi, accueille le plus grand nombre  de centenaires au monde. L’extraordinaire longévité de ses habitants serait le résultat de quatre attitudes : être en mouvement permanent dans une volonté de coopération humaine, au contact avec la nature, choisir une alimentation naturelle à base majoritairement de fruits et légumes à consommer sans atteindre la satiété. 


Dans le monde un peu fou que nous traversons  l’alimentation est malheureusement souvent abordée  par le prisme des risques qu’elle nous fait prendre. Entre  la peur qu’elle provoque et l’espérance qu’elle nourrit , l’alimentation est plus que jamais au cœur de notre quête universelle d’idéal.


 Ma délégation d’adjointe à la cohésion sociale et territoriale à Bordeaux me place à un poste d’observation clé des limites du système dans lequel nous évoluons et des signaux faibles souvent  annonciateurs de changements profonds.

L’urgence alimentaire est une préoccupation dans nos villes. À Bordeaux, nous avons développé un dispositif de Relais Popotes pour permettre à ceux qui n’en ont pas la possibilité de manger et de se faire à manger. Et de plus en plus de projets d’acteurs de terrains nous sont présentés ( Local Attitude au Grand Parc, MIAM aux Chartrons Nord,   VRAC aux Aubiers…). Autrement dit, les habitants innovent en remettant l’alimentation au cœur du dialogue et des relations sociales.


Nos projets et dynamiques de gouvernance alimentaire, d’agriculture  urbaine, et de Plan alimentaire de territoire à la ville de Bordeaux et à la Metropole devraient nous permettre d’avancer ensemble pour mailler équitablement le territoire d’offre alimentaire en circuit court de lieux de jardinage de transformation et de conservation d’alimentation . 


Je voulais encore partager deux réflexions avec vous  :

  • L’autonomie alimentaire d’une ville est encore une utopie qui peut être marquée du risque du repli sur soi mais elle doit être appréhendée comme la nécessité de densifier la coopération entre Bordeaux et le reste du département, elle est une incitation à développer notre interdépendance.
  • L’alimentation est une voie d’expression culturelle fascinante : le veganisme, le halal, la nourriture régionale… chacune de ces pratiques révèle un engagement qui se respecte, qui s’explique, qui peut se partager en se comprenant et qui doit surtout s’approfondir pour nous permettre de rentrer dans des débats plus larges sur la citoyenneté . Quel  citoyen suis je ou voudrais je être au travers de ce que je mange ? 

Yassir Yabba, sociologue en alimentation, travaillant au projet de MIAM parle de « la citoyenneté par le ventre » intéressant non ? 



Nous aurons l’occasion de beaucoup échanger à l’avenir si vous le voulez bien sûr ces enjeux . 

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