C’est une réunion montée en urgence sur une urgence. Ici et là, la jeunesse inquiète.
Nous réunissons à l’Hôtel de ville ceux qui la connaissent et dont le métier consiste à s’en occuper. Tous ? Non. La liste en réalité est illimitée. C’est ce qui va émerger immédiatement de nos échanges : il n’y a pas de représentants de parents et pourtant, il n’y a pas de professionnels de santé et pourtant, il n’y a pas de professionnels de collèges et pourtant… Mais il y a une vingtaine de professionnels, animateurs de centres, éducateurs, responsables culture, sport, insertion, Protection Judiciaire de la jeunesse – PJJ-… assez pour partager 3 constats précis :
– Connaissons nous vraiment les besoins et les habitudes de nos jeunes ? Un exemple frappant est apporté au sujet des pratiques culturelles. Un artiste, SOFIANE, peu connu par les adultes, est invité à la Rock School Barbey. La jauge est rehaussée car les professionnels comprennent que cet artiste a une audience au travers des réseaux sociaux qui transcende les canaux classiques de distribution du son. En réalité le jour J, il y a une foule à gérer que ne pourra pas rentrer. Cet exemple permet à l’interlocuteur dans la réunion de pointer du doigt la nécessité de comprendre les nouvelles pratiques des jeunes et cette nécessité est vraie dans tous les domaines. Il faut admettre que leurs codes sont radicalement différents et ils mutent tres rapidement ( plus vite que notre capacité de décodage).
– De quels jeunes parlons-nous ? Car tous les âges de 12 à 25 ans sont évoqués autour de la table. C’est souvent la grande question d’ailleurs. Pour des jeunes de quels âges les dispositifs sont-ils conçus ? La cohérence et la fluidité entre dispositifs sont malheureusement rarement la norme. Deux âges sont évoqués plus précisément : les 12 à 15 ans qui développeraient des comportements parfois très inattendus, indomptables et les 22 à 25 ans, ces jeunes adultes, surtout ceux qui ont un parcours que ne leur a pas permis de bénéficier de bases pour être autonomes et s’en sortir.
– De quels jeunes parlons-nous (bis) ? Ceux qui vont bien mais qui cherchent à tester leurs limites ou ceux qui ne vont plus bien du tout et qui mettent en tension des univers et des biotopes entiers ? En réalité le tour de table permet de comprendre que ce sont naturellement les cas les plus extrêmes qui mettent en échec les organisations. La maladie mentale est abordée plusieurs fois et la précarité sous toutes ces formes, de certaines unités familiales aussi. La jeunesse ne peut pas évidemment être résumée à celles et ceux qui sont le plus en difficulté mais comme toujours ceux-là incarnent ce qui va mal dans le système général.
Assez vite après ce tour de table ou décide de faire une demi-journée de travail en commun en séparant les sujets, les tranches d’âges en se promettant de circonscrire nos émotions, sans les renier, pour se concentrer sur notre raison. Nous nous rappellerons ce qui existe déjà (lieux : Mission Locale, Maison des adolescents, ACAQB, dispositif Ville Vie Vacances, Maisons de quartier…). Nous n’oublions et n’oublierons pas que notre jeunesse fut l’objet de toutes les promesses électorales de 2012, qu’elle est soit en partie en souffrance et en quasi-totalité en questionnement réel sur son avenir. Nous comprenons de plus en plus que notre appréhension de la jeunesse est parfois déconnectée de la réalité… Nous devons sans cesse souvenir la parentalité totalement imbriquée aux enjeux de la jeunesse. …… on se donne donc à nouveau rendez-vous.
Et moi, je vous donne rendez-vous à mon tour car nous en reparlerons souvent ensemble si vous le voulez bien.
Le fait est que je suis aussi maman de 3 jeunes de 12, 15 et 17 ans. Je vis donc au quotidien avec ces fameux jeunes que mon rôle d’élue m’impose de toujours mieux connaître à l’échelle d’une grande ville.
Quels étaient les objectifs de cette rencontre? Une chose est certaine pour moi aujourd’hui …dans certain territoire les enfants et la jeunesse sont sacrifiés. …accepterons nous vraiment de nous interroger sur les politiques mises en place depuis des années? ?? Pas certaine car l’évaluation et la remise en question ne sont pas notre fort…et nous cherchons toujours un tiers fautif qui portera la responsabilité. ..hélas …
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