Je reçois régulièrement, comme de très nombreux autres élus, des citoyens engagés qui créent des associations. Et c’est une vraie chance dont on parle trop peu. Car cela démontre la capacité, l’envie, la créativité de nombreux habitants pour participer à la vie de la cité. L’exaspération citoyenne n’altère pas la dynamique associative : au contraire même, elle se consolide.
Mais cette ébullition associative se traduit parfois par une répétition de demandes faites auprès des collectivités : « on veut un local et un budget de fonctionnement ». La plupart du temps, le montant des subventions sollicitées doit couvrir la presque totalité ( ou une très large part ) du budget initial nécessaire pour créer un emploi et payer les charges du fameux local demandé (je précise bien, la plupart du temps, car beaucoup de petites associations fonctionnement sans subvention publique).
Ces citoyens responsables et heureux de s’engager estiment normal d’obtenir ce qu’ils demandent. Et pourtant rien n’est moins évident.
La ville n’a plus de locaux disponibles, en revanche elle veille à trouver des mutualisations de locaux déjà occupés possibles et fécondes. Mon collègue Jérôme Siri, maire adjoint du quartier de La Bastide, m’a rapporté la semaine dernière qu’il met à disposition son propre bureau à une association pour ses heures de permanence. Anne Brezillon, adjointe au maire en charge de la vie associative, co-pilote d’ailleurs une mission d’optimisation de l’usage des locaux municipaux déjà mis à disposition des associations.
Il n’y a d’ailleurs pas forcément une si grande valeur ajoutée que cela à bénéficier d’un local pour l’occuper seul ; c’est du souci, des charges… Mutualiser, y compris avec d’autres entités que des associations ou des institutions, permet de découvrir de nouvelles pratiques, d’entrer dans de nouveaux réseaux, de s’étonner et d’inventer…
De toute façon, les institutions ne pourront pas financer à 100 % toutes les activités associatives : les associations doivent penser leur modèle économique et donc générer aussi des revenus en provoquant une implication plus forte dans leur territoire des habitants actifs par exemple… Tout cela pourra se faire si la transparence des données, des pratiques, des besoins, des évaluations est garantie : les institutions doivent bien entendu financer le cœur de l’action associative, le socle, mais d’autres partenaires doivent aussi s’engager désormais.
S’impliquer dans son quartier, dans sa rue, c’est aussi connaître la vie associative pour l’aider et contribuer à la déployer. A charge pour nous, les élus, de la faire connaître pour que ces nouveaux partenariats émergent.
Les associations doivent spontanément, de pair à pair et/ou grâce à de la coordination par les institutions, échanger sincèrement autour de leurs projets sur un même territoire. Que font-elles chacune de complémentaire ? Ne font-elles pas ce que les institutions ne font plus ? Est-ce normal, choisi ? Pourquoi et comment cela s’est il installé ? Comment l’optimiser? Cette discussion difficile du « qui fait quoi précisément » au regard du « qui devrait faire quoi objectivement » est difficile, parfois même douloureuse ; elle est pourtant vitale.
Il s’agit évidemment de soutenir le désir d’ initiatives c’est tellement précieux mais aussi de garantir un cadre d’intervention global grâce à une vraie transparence et stabilité. Il faut donner beaucoup de liberté, de la sécurité et un cadre politique (au sens noble, celui qui ne devrait jamais nous quitter).
Il est, je l’espère , terminé le temps, et c’est heureux, où l’objet exclusif de la connexion entre un élu et un collectif de citoyens désireux de constituer une association se limitait à la demande d’un local et d’une subvention de fonctionnement. Nous avons tout à gagner à parler ensemble du sens de toute nouvelle initiative et de l’opportunité qu’elle offrira forcément pour reconsidérer chacun , avec confiance, nos zones de confort et d’inconfort respectives, la pertinence de nos pratiques et la réalité de nos impensés.
Merci Alexandra de nous emmener par la main sur ces chemins de traverse de la reflexion citoyenne.
La belle recette de la vie, c’est 1 bol d’Amour, une pincée d’intelligence, collective si vous en trouvez, un savant dosage de motivation, de créativitè et d’initiative individuelle, soupoudré de beaucoup de liberté d’action, mixé avec un verre de tolérance et d’écoute de l’autre.
Et n’oublions pas que travailler sereinement sur nos zones d’inconfort rendra notre avenir plus serein et plus confortable…
Belle journée à toutes et à tous
Phil
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