[EXTRAIT – BORDEAUX est AVENIR]
Durant dix années, j’ai travaillé avec des proches d’Alain Juppé au cœur de son administration, en contact permanent avec les élus. J’ai eu le temps de devenir une épouse, une maman, une fonctionnaire comblée, le temps de comprendre ce que veut dire l’intérêt général et ce qui le distingue radicalement des intérêts particuliers. J’étais parfaitement satisfaite d’œuvrer dans ce but et déterminée à poursuivre sur ce chemin. Il se dit que la vie est faite de constance et de circonstances.
La circonstance
Foire internationale de Bordeaux. Alain Juppé vient d’être nommé ministre du développement durable, je suis sur le stand de la Foire internationale de Bordeaux avec des enseignants qui commentent les réalisations de leurs élèves. Il arrive heureux, de toute évidence car il croit à ce grand ministère du développement durable. Il est comme toujours, mais plus encore à la Foire internationale, accompagné d’une foule d’officiels : Isabelle Juppé découvre les maquettes, les textes des enfants, elle me questionne tandis que son mari balade ses yeux sur cet énième stand. Elle l’appelle avec un ton particulier que lui et les officiers en charge de sa sécurité reconnaissent entre mille autres. Immédiatement loin de la cohue, elle m’a permis de retenir quelques minutes de son attention.
Très peu de temps après cette rencontre, Isabelle m’invite à déjeuner et à parler sans protocole, ni gêne ou tabou. Depuis dix ans, je côtoie les proches de son mari, j’ai tant de choses à lui dire. Et puis, je suis baignée dans l’écologie et Alain Juppé doit réussir un Grenelle. Elle écoute, contrairement à Gilles B.. Elle m’aura offert une présence totale et une suite très opérationnelle, rapide. Elle me propose d’organiser une réunion dite « Tupperware » autour d’Alain Juppé. Je m’exécute, j’invite divers amis et connaissances, pas forcément acquis à sa cause. Je m’engage, sincèrement dans la préparation de cette soirée : je m’exige qu’elle soit productive, autant pour lui que pour les convives. Je crois déjà à la nécessité de l’échange citoyen réciproque. La soirée file, c’est ma première du genre. Les siennes, similaires, se comptent par centaines.
Quelques jours plus tard, il perd la deuxième circonscription de Bordeaux, il pense déjà aux municipales qui arrivent. Il me demande si je veux y participer. Je ne demande pas si c’est en position éligible ou pas : question non pas interdite, mais totalement impensée à ce stade. Je suis émue, je pense aux miens, tout simplement, et à l’utilité sociale que je voudrais certaine dans mon engagement à venir.
J’ai dit à très peu de personnes que je ferai cette campagne, que j’allais peut-être devenir élue. J’attendais qu’on m’explique ce qui allait se passer et puis rien n’est jamais certain.
… La suite mercredi prochain
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