« Aller vers » et « Faire avec », deux directions à suivre sans hésitation. Les institutions de tout ordre doivent aller vers les habitants et faire avec eux les politiques publiques.
C’est pour cela que j’ai choisi d’accepter d’être vice-présidente de France Médiation et présidente de Groupement d’intérêt public Bordeaux Métropole Médiation.
Aujourd’hui se tient notre Assemblée générale du GIP, je voulais partager avec vous mon rapport moral.
Rapport moral – Assemblée Générale du GIP Bordeaux métropole Médiation
Le 8 avril 2017, je participerai à une demi-journée de travail avec d’autres politiques, des intellectuels, des médecins, des juristes, des artistes, suite à l’appel de psychanalystes face à l’extrême, déjà signé par 20 000 personnes sous l’intitulé général : « Vivre la République ».
Cet événement témoigne, s’il en était besoin, de l’atmosphère qui règne depuis des semaines déjà. Nous sommes nombreux à nous inquiéter pour la République, pour la cohésion sociale et territoriale dans notre pays et au cœur de nos territoires.
Chacun de nous, dans nos espaces d’actions et de réflexion, constate que de plus en plus de citoyens sont ou se sentent vulnérables, frappés de vulnérabilités protéiformes, le plus souvent additionnelles : vulnérabilité identitaire, culturelle, relationnelle, sociale, économique. Elle touche tous les publics, impacte les trajectoires de vie, les vies de familles, souvent d’enfants désormais et interroge notre modèle social, notre modèle organisationnel, administratif et politique.
Augmentation d’actes de violence, du nombre de non-recours aux droits fondamentaux, d’invisibles, d’inaudibles, d’hyper-visibles au contraire, insécurité ou sentiment d’insécurité, nous faisant parfois croire que Bordeaux, ville et Métropole, ne seraient pas sécures alors qu’elles le sont objectivement quand on compare leurs taux de délinquance à ceux d’autres villes de taille similaire.
Nous sommes sous le coup d’un double défi :
– accueillir des publics étrangers que la guerre, l’extrême pauvreté ont conduit chez nous,
– accompagner aussi les publics non étrangers qui rencontrent de nombreuses difficultés.
Cette différence de statut ne justifie absolument pas une différence de traitement : au contraire, il nous faut accueillir dans la dignité des hommes, des femmes et leurs petits, les accompagner dans leur citoyenneté, leur vulnérabilité, de façon inconditionnelle quelque soit leur statut.
Le Groupement d’Intérêt Public Bordeaux Métropole Médiation est un outil précieux, issu d’une vraie volonté politique de déployer dans un large partenariat, plus de proximité, de susciter et d’inciter les habitants à se saisir de leurs droits, d’accompagner toutes les initiatives qui favorisent des solidarités de proximité. Les dépenses du GIP sont consacrées quasi totalement aux ressources humaines : nous parions sur l’humain pour l’humain. Je veux donc saluer la directrice, le chef de service et l’ensemble de l’équipe et leur redire à quel point le Conseil d’Administration est engagé pour eux, pour les soutenir dans la montée de leurs compétences au service des citoyens.
La ville de Bordeaux, plus gros financeur, a augmenté son soutien par la mise à disposition complète d’un cadre.
L’Etat maintien un effort important au travers de l’accompagnement des emplois aidés mais baisse de 10 000 € son enveloppe FIPD.
Le Conseil départemental, malheureusement continue de baisser son soutien et je vais prendre mon bâton de pèlerin pour les convaincre de sanctuariser leur soutien au GIP.
Le trésorier le dira plus tard, comme notre comptable : notre santé financière est juste, elle a été sauvée par les financements apportés par les bailleurs dans le cadre de la mise en place de l’allègement de Taxe Foncière sur la Propriété Bâtie en Quartiers Politique de la Ville.
Les collectivités et institutions doivent continuer à porter haut leur soutien financier, ce qui en plus de répondre à une obligation économique, revient symboliquement à ne surtout pas renoncer à notre mission.
Nos missions sont métropolitaines dans le cadre de l’accompagnement des publics d’origine bulgare et roumaine vivant en habitat précaire : je salue Anna Kolibarova et David Dumeau et je me félicite que la ville de Mérignac nous rejoigne, notamment en tant que membre adhérent.
Elles sont aussi à l’échelon municipal de Bordeaux, au travers de la médiation sociale pour la mise en relation vers l’accès aux droits, et la gestion des conflits de voie publique, ou privé au travers de la médiation de voisinage. Je salue donc Nadia Bubote, Pierre Bernasconi, Mounia Chardou, Jean-Christophe Rivière, Maïmouna Thior, Fouad Amor, Sabrina Pechaud, Sekou Mballo, Djamel Ouazzani, Thibault Tatin et les bénévoles : Paul Jutteau, Chloé Blanchy, Marie-Claire Pommarel, Nikki Campéas, Bénédicte De Reynal, Jean Pebayle, Marcel Hoerner. Nous déployons des méthodes en application de valeurs fortes. Je salue l’arrivée de la ville de Talence en tant que membre adhérent. J’espère que ce GIP Bordeaux Métropole Médiation saura transférer aussi ce qu’il sait faire et apprendre d’autres villes. Et c’est déjà le cas, puisque la ville de Cenon, au travers de son Maire, siège à notre Conseil d’Administration en tant que vice-président de la Métropole.
La Métropole est évidemment un très gros contributeur pour la mission de l’accompagnement des publics bulgares et roumains vivant en squats. Je sais qu’elle a engagé une coopération avec l’association France Médiation, que je connais bien pour avoir la chance de la vice-présider, un travail de diagnostic autour des outils de médiation des communes sur la Métropole, ce qui nous laisse deviner, en tout cas je l’espère, de belles perspectives de développement de coopérations.
Enfin, je terminerai en saluant tous les présents aujourd’hui et tous ceux qu’ils représentent.
En plein défi écologique, social, sociétal, économique, numérique, la médiation est un chemin à arpenter résolument pour retrouver la confiance et la voie d’une fraternité active.